- Monika Egli-Alge
Nous avons aussi des hommes en traitement qui n’ont jamais commis d’abus. Ils se présentent d’eux-mêmes parce qu’ils se sont aperçus de leur penchant et veulent faire quelque chose pour s’assurer qu’ils n’abuseront pas d’enfants. Environ 80% des patients actuellement sous traitement à Forio sont venus de leur propre chef.

Monika Egli-Alge, Swissinfo, 2.4.2014
- Roland Coutanceau, Psychiatre, psychanalyste, psychocriminologue
La vie psychosexuelle des êtres humains est plus complexe qu’il y paraît. L’interdit social n’est pas le fantasme, mais l’acte. Bien des sujets ayant des tendances pédophiliques s’interdisent efficacement de toucher un enfant : ils contrôlent, voire subliment, leur désir.

Source : Roland Coutanceau, Les blessures de l’intimité. Odile Jacob poches, 2010, p.153.
- Roland Coutanceau, Psychiatre, psychanalyste, psychocriminologue
Entre le fantasme pédophilique et le passage à l’acte, il y a, dans l’esprit de beaucoup de citoyens, un pas qui est bien plus facilement franchi qu’entre le fantasme hétérosexuel d’agression et le viol. Il est vrai qu’une majorité de gens ont connu des tentations vis-à-vis d’adultes et savent ce que se contrôler veut dire, alors qu’ils n’ont jamais eu de fantasme pédophilique, du moins sur un mode répétitif et obsédant.

Source : Roland Coutanceau, Les blessures de l’intimité. Odile Jacob poches, 2010, p.138.
- Klaus Beier, Professeur, médecin et psychothérapeute
1% des hommes, en Allemagne comme ailleurs, ont une attirance sexuelle pour le corps des enfants. Ils ne l’ont pas voulu. C’est une attirance qui s’exprime dès l’enfance. La plupart des hommes en souffrent et sont entravés dans leur vie sociale. [...] En Allemagne, on ne sent plus de résistances contre ce type de démarches préventives. La société s’est ouverte. On ne nous perçoit plus comme des complices de criminels. Source : « Pédophilie: l’Allemagne expérimente la prévention du passage à l’acte ». Le Temps, 03.07.2013
- Roland Coutanceau, Psychiatre, psychanalyste, psychocriminologue
Dans [l]e domaine [de la préférence sexuelle], il faut admettre que le choix d’objet sexuel pédophilique n’est pas le résultat d’une option délibérée, il est au contraire subi par le sujet, et prend le plus souvent pour celui-ci le visage d’une sexualité maudite. [...] La conscience sociale acquerrait une grande maturité à admettre que la fantasmatique ayant l’enfant pour objet existe et à la nommer. Et comme cette fantasmatique ne peut s’accomplir, il reste à aider le sujet à la vivre, à l’accompagner dans son insatisfaction, dans sa souffrance.

Source : Roland Coutanceau, Les blessures de l’intimité, Odile Jacob poches, 2010, p. 28.
- Bruno Gravier, Professeur, Médecin psychiatre
Il est extrêmement important de savoir qu’il y a un certain nombre de personnes qui sont aux prises avec des pensées pédophiles et qui ne sont jamais passées à l’acte. Il faut pouvoir trouver le moyen d’aider ces gens à sortir de la honte qui les condamne au silence. J’ai connu des gens qui avaient fait plusieurs thérapies de longue durée sans réussir à parler à leur thérapeute de ces images qui les hantaient […]. Parce que là, on peut les aider à mettre en place des barrières, des balises qui vont les empêcher de passer à l’acte et donc, d’aborder leur véritable problématique.

Source : TSR, Emission « 36,9 », Dans la tête d’un pédophile (9 avril 2008). http://www.rts.ch/emissions/36-9/1004459-dans-la-tete-d-un-pedophile.html (consulté le 04.07.2012).